Faubourg ! : pourquoi le choix de ce nom ? La Bastide : un quartier ou un faubourg ? A cette question, les bastidiens, fournissent plusieurs réponses. Pour les uns, c’est un quartier de Bordeaux, pour d’autres, c’est un « village » et pour beaucoup, la Bastide se suffit à elle même puisque c’est… la Bastide . Puis, si on leur demande où ils habitent à l’intérieur de la Bastide, on se trouve alors en présence d’une très colorée cacophonie d’appellations qui n’est pas sans rappeler les noms évocateurs des hameaux de nos campagnes, « je suis de la Benauge, moi de Galin, moi de Brazza, moi de Queyries, moi de Deschamps, moi de la Cantonale… ». Ils donnent immédiatement un nom générique à leur secteur souvent précédé du mot quartier. La Bastide est en effet découpée à ce jour en 9 secteurs (*). Le mot faubourg ne conviendrait-il pas mieux à ce territoire bordelais très atypique de la rive droite ? Ne dit-on pas officiellement qu’un faubourg (« en dehors du bourg ») est la partie d’une ville qui est au-delà de ses portes et de son enceinte historique. Pourquoi ce mot a-t-il disparu du langage usuel ? En plus de son côté péjoratif, le mot faubourg a surtout une connotation d’indépendance que n’a pas le mot quartier, partie intégrante de la ville. Ce mot faubourg est toutefois nettement plus poétique que le mot quartier. Nostalgie ! Avant d’être annexé par Bordeaux en 1865, ce territoire de Cenon, était souvent appelé : le faubourg de la Bastide. Lorsqu’on évoque aujourd’hui le passé de ce quartier, on dit « ancien faubourg industriel de la Bastide ». Quelle noblesse ! De toute manière, ce quartier de la Bastide ne pourra jamais être un quartier à part entière. Ce n’est pas un quartier dit « administratif » comme le sont la plupart des autres quartiers de Bordeaux. On s’en rend compte tous les jours. La Bastide a toujours été le nom d’un territoire bien défini aussi bien géographique qu’historique avec une forte identité. Les contreforts des coteaux et la séparation par le fleuve en sont à l’origine. Puis, grâce à la création de nombreuses industries, usines, dépôts… accompagnés de structures sociales, sportives et culturelles et d’habitations très importantes, son passage de 4 300 habitants à 30 000 habitants, au plus haut chiffre de sa population (aujourd’hui 15 000), a définitivement marqué ce territoire. Aussi, quoiqu’il en soit, même si la Bastide est le coeur géographique de toute la métropole bordelaise symbole du modernisme de demain, ce quartier au passé bien ancré résistera dans son fond intérieur, à tous les plans d’urbanisme, aux regroupements artificiels des infrastructures et des populations, pour cacher en son sein très profondément, ses habitudes, son patrimoine, sa culture dans une âme de Faubourg.
Jean-Claude Meymerit
(*) Brazza, Queyries, Deschamps, Souys, Trégey, Centre historique, Niel,Thiers-Galin, Benauge
Mon blog personnel : http://jcmbdx.unblog.fr
8 juillet 2014
Pourquoi Faubourg ?