Avez-vous remarqué cette nouvelle tendance qui consiste à prononcer Queyries, « queyrize » au lieu de « queyri ». Ce n’est pas parce que le mot est au pluriel que le s de la fin doit se mettre à zozoter et devenir ze. Qui a eu cette ridicule idée de lancer cette prononciation ?
Sûrement pas les bastidiens, aussi bien ceux qui vivent dans le quartier depuis longtemps que ceux qui se passionnent pour l’histoire du passé de leur quartier. Comme le signale fort justement José Ruiz, bastidien de souche : «de tout temps les bastidiens ont dit « queyri ». A qui viendrait- il l’idée de prononcer « les tuilerizes », ou « les aciérizes »? Ce qui s’écrit « queyries », comme « tuileries » ou « acieries », se prononce de la même manière… ». Comme il a raison ! Alors, qui a lancé cette faute linguistique ? Mystère ! A qui faut-il lancer la pierre (oh pardon « la queyrie ») ?
En attendant de trouver ce ou ces zozoteurs, voici quelques petits mots sur le mot « Queyries ». Comme déjà précité, une queyrie veut dire une pierre : une queyrie, des queyries. Ces noms peuvent indiquer aussi des lieux pierreux, la queyrie, les queyries.
D’après certains écrits, le secteur de la Bastide appelé « Queyries », date de plusieurs siècles et semble correspondre au trafic de blocs de pierres de taille, destinées à la construction de certaines bâtisses de Bordeaux rive gauche. Ces pierres extraites des coteaux de l’Entre-deux-mers sont acheminées à La Bastide près du fleuve, via les esteys, avant d’être charroyées sur l’autre rive. Ces passages et zones de trafics de ces pierres de taille seraient devenues « les queyries ».
Avant que cette maladie de « zozoterizes » nous gagne tous, stoppons cette hémorragie linguistique en réagissant auprès de nos interlocuteurs chaque fois que nos oreilles entendront de leur part le ze final du mot Queyries. C’est le seul remède préventif évitant d’entendre d’autres « connerizes » !
Mon blog perso : http://jcmbdx.unblog.fr
29 juillet 2014
Coup de sang, Patrimoine