Dans un mois et demi, le 1er janvier 2015, nous allons fêter les 150 ans de l’annexion du quartier de la Bastide par la Ville de Bordeaux. Ce quartier-faubourg appartenait jusqu’au 31 décembre 1864 à la commune de Cenon. Le 1er janvier 1865 est déclaré officiel son rattachement.
Contrairement à beaucoup de préjugés ou d’ignorance, les quartiers de la Bastide et surtout celui de Caudéran (1965) sont les derniers inscrits dans le giron bordelais. Autant Caudéran était une commune en soi avant d’être rattachée à Bordeaux, autant la Bastide faisait déjà partie d’une autre commune (Cenon). Après la disparition de l’activité du port de Trégey (situé vers la passerelle) à l’avantage du port de la Bastide (situé approximativement sur la droite actuelle de la caserne des pompiers). Comme le trafic de ce port s’intensifiait de plus en plus, la proximité des voyageurs bloqués rive droite, la sécurité, le stockage des marchandises, les aspects sanitaires…posaient de plus en plus de problèmes. Le passage côté rive gauche avec le franchissement de la Garonne, très délicat et périlleux, était un handicap sérieux pour les populations, les armées et le transport des marchandises. La construction du Pont de pierre en 1821 fut un grand soulagement et un ballon d’oxygène pour tout le monde.
Des disputes entre les deux communes se développent autour des modalités financières du péage du pont (passage des personnes, véhicules et produits). La population de cette partie de Cenon-Bastide est passée d’environ 400 habitants en 1808 à plus de 4 000 jusqu’en 1865.
La création de la gare de la Bastide (gare d’Orléans) a accru les difficultés et le coût de passage d’une rive à l’autre (péage du pont, bateaux…). Les marchandises étaient obligées de passer par le pont. Il a fallu attendre 1860 pour que soit construite la passerelle Eiffel reliant ainsi les deux gares (Bastide et St Jean).
Dès l’année 1821, plusieurs collectivités locales ont souhaité l’annexion d’une partie de ce quartier par Bordeaux. Des demandes ont fait l’objet de nombreuses hypothèses et débats dans divers conseils de décisions des deux communes concernées (en 1847, en1850, en 1852). Les désaccords portaient également sur l’espace du territoire à annexer. A partir d’août 1861, le péage sur le pont est supprimé. La circulation est libre. On se souvient ( !) qu’il y avait en plus des petits bateaux à vapeur qui transportaient les piétons d’une rive à l’autre, à la mode de nos BatCub bordelais actuels.
Il aura fallu attendre quatre ans de plus pour qu’un accord soit signé entre Bordeaux et Cenon pour l’annexion du territoire nommé faubourg La Bastide.
Entre temps depuis la création du Pont de pierre, d’autres ouvrages ont été construits par la commune de Cenon (avenue Thiers, première église de la Bastide, gare d’Orléans, passerelle Eiffel, l’Alcazar, école Montaut…).
Ces regards de 150 ans dans le rétroviseur ne doivent pas s’oublier et surtout doit être partagé. J’espère que cette année 2015 verra l’apparition de plusieurs manifestations culturelles et festives sur le quartier !
Jean-Claude Meymerit
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16 novembre 2014
Actualité